L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est née, en 2010, de la fusion de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).
L’Anses vient de publier les résultats d’une étude nationale concernant l’exposition alimentaire aux substances chimiques. Cette étude a consisté à rechercher l’exposition des consommateurs français à un certain nombre de produits chimiques non pas du fait de la consommation de tel ou tel aliment, mais du fait de leur consommation alimentaire globale.
Cette étude a concerné 212 familles d’aliments qui recouvrent 90 % de l’alimentation des Français.
445 substances chimiques ont été recherchées, dont 12 minéraux ne nécessitaient pas d’évaluation toxicologique.
C’est donc 433 substances qui ont été recherchées pour une évaluation toxicologique, parmi lesquelles on comptait 283 substances actives utilisées dans les pesticides.
Pour l’Anses, de manière générale, les résultats témoignent d’un bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des seuils réglementaires et des valeurs toxicologiques disponibles.
Pour 72 substances, il n’a pas été possible de conclure quant au risque, soit du fait de l’absence de valeur toxicologique de référence soit du fait de méthodes analytiques insuffisamment puissantes pour caractériser complètement les expositions. Sur ces 72 substances 38 sont des résidus de pesticides.
Sur les 361 substances qui ont pu être évaluées, il y a 307 substances dont le risque de dépassement des valeurs toxicologiques de référence a pu être écarté pour l'ensemble de la population.
Pour 15 % des substances évaluées, le risque de dépassement des valeurs toxicologiques de référence ne peut être écarté pour certains groupes de consommateurs. Parmi ces substances ou familles de substances on note d'abord les métaux, mais aussi les PCB, les dioxines, l’acrylamide (résultant de la cuisson, notamment des fritures et de la torréfaction du café), les sulfites.
Ne sont concernés par le risque de dépassement des valeurs toxicologiques de référence que les gros consommateurs des produits contenant ces substances.
Les gros consommateurs de poisson gras pour les dioxines et les PCB.
Les gros consommateurs de thon pour le méthylmercure.
Les gros consommateurs de fritures et les gros buveurs de café pour l’acrylamide.
Les gros buveurs de vin et/ou de certains alcools pour les sulfites.
Sur les 245 substances pesticides qui ont pu être évaluées, une seule se trouve parmi les substances dont le risque de dépassement des valeurs toxicologiques de référence ne peut être écarté pour certains groupes de consommateurs. Il s’agit du diméthoate, utilisé contre la mouche de la cerise.
Cependant le risque de dépassement doit être relativisé au regard de la consommation effective de ce fruit tout au long de l’année. Il ne concerne au plus que 0,4 % des adultes et 0,6 % des enfants.
Compte tenu des grandes marges de sécurité avec lesquelles sont arrêtés les seuils toxicologiques de référence, personnellement tout ça ne m’empêchera pas de continuer à manger des cerises à la belle saison !
Pour en savoir plus
L'étude complète :
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