Le dernier ouvrage de Christian Gérondeau, intitulé CO2 Un Mythe Planétaire, développe une idée absolument originale à propos du réchauffement climatique et des gaz à effet de serre.
Je ne sais si Christian Gérondeau est le seul à avoir eu cette idée, mais jusqu’ici je ne l’ai vue sous aucune autre plume.
Christian Gérondeau n’ignore pas les controverses scientifiques à propos de l’origine humaine du réchauffement climatique mais, dans un premier temps, il prend comme hypothèse d’école de ne pas contester le rôle du gaz carbonique dans l’effet de serre et le réchauffement climatique.
Les trois sortes de combustibles fossiles enfouis dans le sous-sol de la planète, charbon, pétrole et gaz naturel, le sont en quantité limitée. C’est une réalité incontestable.
Cette quantité est destinée à être intégralement extraite et consommée. Si ce n’est pas dans les pays riches, ce le sera dans les pays émergents.
Pour ces pays encore pauvres, les énergies fossiles sont au meilleur marché, les plus rapidement utilisables industriellement et sont donc indispensables à leur développement et à l’amélioration rapide du niveau de vie et de la santé de leur population.
Il y a quelques années la Chine a adopté un programme de construction de centrales électriques thermiques au rythme d’une par semaine pendant vingt ans, de façon à mettre en service une puissance supplémentaire de 52 000 mégawatts chaque année. Les réalisations : 50 000 mégawatts en 2004, 70 000 en 2005, 102 000 en 2006 !
En 1990 la majorité des chinois vivait sans électricité, en 2005, 99% étaient raccordés, même si la puissance installée est souvent modeste.
En Inde, 65 % seulement des habitants sont desservis. Il en reste donc quatre cent millions à raccorder ! Chaque année cinq cent milles femme et enfants y meurent du cancer du poumon engendré par les fumées du foyer de la pièce unique où ils vivent en permanence.
Les centrales thermiques sont les moins coûteuses à construire et les plus vite mises en service.
La Chine, il y a vingt ans ne comptait aucun kilomètre d’autoroute, elle en recense aujourd’hui cinquante mille et en construit cinq mille de plus chaque année. Pékin est en train de boucler sa septième rocade autoroutière alors que Paris n’a toujours pas achevé la seconde, dont les travaux ont commencé il y a quarante ans !
Les combustibles fossiles sont trop précieux pour que l’humanité en laisse une partie inutilisée dans le sous-sol. Pour l’Inde, la Chine et les pays pauvres en général, il ne s’agit pas de question de mode de vie mais de vie ou de mort de leurs habitants. La Chine a déclaré à ce sujet : « Nous n’avons pas le choix. » et l’Inde « Qu’il ne lui était pas possible de s’engager sur un plafond d’émission. »
Christian Gérondeau évalue les réserves de combustibles fossiles et le rythme prévisible de leur consommation, évaluations que l’on peut contester, mais cela ne change rien au principe et pas grand-chose au résultat final. Il en déduit qu’avant cent ans, un peu plus, un peu moins, les réserves auront été intégralement extraites, consommées et rejetées dans l’atmosphère sous forme de CO2. Il évalue qu’au bout du compte la teneur en CO2 de l’atmosphère devrait être un peu plus que doublée.
Si l’on ralentit la consommation de combustibles fossiles dans les pays riches, disons par exemple ceux qui ont signé l’accord de Kyoto, cela ne fera tout au plus que retarder de quelques années l’épuisement des réserves et le moment où la concentration atmosphérique du CO2 atteindra son plafond.
On voit là toute la vanité et l’inanité d’une taxe carbone, prétendument salvatrice (au-delà de tous ses effets économiques et sociaux éminemment critiquables).
Accessoirement, si je puis dire, Christian Gérondeau nous parle des sources d’énergie que les progrès techniques nous permettront de substituer aux énergies fossiles lorsqu’elles seront épuisées (de toute façon qu’on les épuise ou qu’on arrête de les extraire avant de les avoir épuisées, il faudra bien faire appel à des énergies de substitution).
Des perspectives positives sont largement ouvertes (surgénérateurs, bio-combustibles de première ou de seconde génération...).
Christian Gérondeau met aussi en évidence les contradictions internes aux thèses du GIEC.
Par exemple, en quoi des températures inférieures à celles de l’optimum médiéval, époque où les Vikings cultivaient le Groenland et faisaient pousser de la vigne au Labrador, pourraient-elles avoir les conséquences catastrophiques que le GIEC nous prédit ?
En quoi une élévation du niveau de la mer de 30 cm peut elle entraîner des catastrophes ? Dans les zones côtières de faible altitude, en quoi surélever les digues de 30 cm serait-il insurmontable ? Le gouvernement des Maldives a déjà commencé d’entreprendre des travaux dans ce sens.
On peut regretter des répétitions dans le livre de Christian Gérondeau. On peut aussi regretter des digressions sur des points particuliers qui n’ont pas grand-chose à voir avec son sujet, et qui affaiblissent donc son message.
Il me semble que Christian Gérondeau accorde trop de préoccupations humanistes à l’écologisme politique et qu’il n’a pas entrevu les fondements malthusiens et antihumanistes de cette idéologie (que ses tenants en soient eux-mêmes conscients ou non).
Malgré ses défauts, c’est un livre à lire de toute urgence si l’on veut décrypter derrière tous les beaux discours catastrophistes et bien-pensants, le véritable avenir énergétique et climatique de l’humanité.
Bibliographie
Christian Gérondeau, CO2 UN MYTHE PLANÉTAIRE, Éd. du Toucan
Christian Gérondeau, CO2 Un mythe planétaire, note de lecture de Guillaume Vuillemay, 1er septembre 2009
Jet non écologiste
Jet écologiste
Un scandale écologiste : une digue-autoroute !
Image datant de Mathusalem, avec laquelle les écologiste nous bourrent le mou
(campagne récente de WWF, Réseau Action Climat France et die allianz klima, notamment dans Le Monde)