Le ministère en charge de la santé publie chaque année depuis 2003 un état des lieux de la conformité des eaux distribuées à l’égard des pesticides.
Le dernier rapport concerne les observations conduites en 2008.
Je ne sais pas exactement quand il a été publié. Les journalistes ne lui ayant pas fait beaucoup de publicité j’en ai pris connaissance presque par hasard.
En 2008 les informations recueillies ont concerné plus de 25 000 unités de distribution, soit neuf unités sur dix, desservant près de 99,3 % de la population française.
Les situations de conformité de l’eau
En 2008, la situation de conformité permanente a concerné 91,9 % de la population entrant dans le champ d'observation, soit 56,4 millions d’habitants.
Les situations de non-conformité
Les dépassements de la limite de qualité des pesticides dans l’eau ont concerné 4,98 millions d’habitants, soit 8,1 % de la population française, pour lesquels l’eau du robinet a été au moins une fois non-conforme au cours de l’année 2008.
Le nombre de personnes concernées par ces non-conformités a diminué faiblement par rapport à 2007 (environ 0,3 %, soit 81 000 habitants).
Cependant, un seul dépassement, très ponctuel, en Île-de-France, a conduit à classer en situation de dépassement environ 2,3 millions d’habitants ‒ ou encore 3,7 % de la population française ‒ soit presque la moitié de l’effectif classé dans cette catégorie.
Sur les 4,98 millions d’habitants dont l’eau a dépassé les limites de qualité, 4,92 millions (98,8 %) ont été alimentées par de l’eau non conforme n’ayant pas nécessité une restriction d’utilisation d’eau pour les usages alimentaires du fait que les dépassements étaient limités soit au niveau des teneurs en pesticides mesurées (teneur inférieure à la valeur sanitaire maximale) soit dans le temps (moins de 30 jours en 2008).
Les situations où la présence de pesticides a conduit à une restriction de l'utilisation de l’eau pour les usages alimentaires, ont concerné 96 unités de distribution alimentant environ 61 600 personnes (soit 0,1 % de la population française). La population concernée par ces restrictions d’usage a diminué de 31 300 personnes par rapport à l’année 2007 soit de 33,6 %.
Dans sa conclusion le Ministère de la santé estime donc qu’au cours de l’année 2008, l’eau distribuée en France a été de bonne qualité eu égard aux pesticides et rappelle que l’alimentation (aliments solides et eaux de boisson) est le principal mode d’exposition aux pesticides, hors contexte professionnel.
Mais comme il faut bien sacrifier à l’idole verte du moment, le Ministère ajoute que cette amélioration de la qualité de l’eau distribuée au robinet ne doit pas occulter la contamination des ressources en eau par les pesticides et qu’en complément de solutions curatives, la mise en œuvre de mesures de prévention doit permettre d'assurer de manière pérenne la reconquête de la qualité de ces ressources.
Ma conclusion à moi
Une bonne nouvelle, même soigneusement cachée à l’opinion, ça se fête, non ? Mais pas au Château-Lapompe !
N.B. Bien entendu on ne peut pas tout lire ni tout écouter. Donc, si un lecteur a lu dans la presse grand-public ou vu ou entendu à la télé ou à la radio un compte-rendu de ce rapport, je serai heureux de l'inviter à partager une bouteille de champagne et de faire connaître aux autres lecteurs de mon blog le très honorable titre en cause.
Bibliographie
Le rapport du Ministère de la santé est richement illustré de cartes et de graphiques.
On peut trouver les rapports des années précédentes ici.
Lire aussi
Non, les produits alimentaires conventionnels ne sont pas « bourrés » de pesticides
Pesticides, le chiffre du jour
Le médiatique Professeur Belpomme, lanceur de fausses alertes